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Jeunes femmes : des études plus longues, mais de moins bons emplois

Trois ans après la fin des études, femmes et hommes ont le même accès à l’emploi. Mais les jeunes femmes ont plus souvent un diplôme de l’enseignement supérieur. Elles devraient donc être plus souvent cadres que les débutants masculins, ce qui n’est pas le cas.

Publié le 4 mars 2024

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Emploi Éducation Femmes et hommes Âges Insertion et formation Chômage

Trois ans après la sortie du système scolaire, les femmes et les hommes s’insèrent de la même manière dans l’emploi. 87 % des jeunes sont actifs, dont 18 % au chômage, avec des taux identiques pour les femmes et pour les hommes, selon les données du Céreq pour la génération sortie du système scolaire en 2017 [1]. Les professions exercées restent cependant séparées : femmes et hommes ont des métiers différents et la part des cadres parmi les femmes (18 %) est inférieure à celle des hommes (21 %).

Les femmes sont plus nombreuses à avoir obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur (50 % des femmes sorties du système scolaire en 2017, contre 40 % des hommes) et sont moins souvent sorties sans diplôme. Elles devraient donc être en meilleure position sur le marché du travail.

Certes, les filières industrielles et techniques sont massivement composées d’élèves masculins tandis que les femmes sont majoritaires dans les formations qui mènent aux métiers de services, de la santé et du social, ainsi qu’en lettres et sciences humaines à l’université. Mais lorsque les chercheuses du Céreq comparent les trajectoires des jeunes trois ans après la fin des études, toutes choses égales par ailleurs [2], elles font apparaitre une pénalité subie par les jeunes femmes.

À niveau de diplôme et spécialité comparables, elles ont une probabilité plus faible d’être en emploi que les hommes et moins de chances d’occuper un emploi stable, ainsi que de devenir cadres. Chez les jeunes les moins diplômés (qui ont au maximum le baccalauréat), les femmes occupent plus souvent que les hommes un poste peu qualifié, toujours à niveau et filière de diplôme comparables. Il reste à travailler sur les causes qui mélangent pour partie des choix de vie, l’intériorisation des inégalités domestiques et professionnelles par les femmes, mais aussi le sexisme de certains employeurs.

Insertion professionnelle trois ans après la fin des études selon le sexe
Unité : %
Femmes
Hommes
Écart femmes/hommes en points
en points
Taux d’activité*87870
Taux de chômage18180
Part d’emploi stable parmi les personnes en emploi65650
Part de cadres1821- 3
Génération sortie de l’école en 2017. *Part des actifs (en emploi et chômeurs) dans la génération.
Lecture : 87 % des femmes sorties des études en 2017 sont actives trois ans plus tard.
Source : Céreq – Données 2020 – © Observatoire des inégalités

Photo / CC By UX


[1« Inégalités de genre en début de vie active, un bilan décourageant », Vanessa Di Paola et al., Céreq Bref n° 433, Céreq, juillet 2023.

[2Les chercheuses tiennent compte ici du niveau et de la filière de diplôme, d’une éventuelle mention au bac, de l’origine migratoire et de l’origine sociale des jeunes, du fait d’avoir ou non un enfant et de leur zone de résidence.

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Date de première rédaction le 4 mars 2024.
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