Entre 1975 et 2018, le taux de chômage a été multiplié par quatre pour les 20-24 ans et par presque autant pour les 25-49 ans. Aujourd’hui, malgré quelques signes de reprise de l’emploi, les jeunes actifs ont deux fois plus de risque d’être au chômage que leurs aînés.
En 2018, un jeune actif sur cinq (19,5 %) âgé de 20 à 24 ans est sans emploi. C’est quatre fois plus qu’il y a quarante ans. La majeure partie de l’augmentation du chômage des jeunes a eu lieu en dix ans, entre 1975 et 1985 : le taux passe alors de 5,3 % à 17,3 %. Les actifs de 25 à 49 ans sont beaucoup moins touchés. Leur taux de chômage est 2,3 fois moins élevé que celui des 20-24 ans. Celui des 50-64 ans reste le plus faible, même s’il a triplé (de 2,2 % à 6,6 %) depuis 1975. Si le taux est plus faible, à cet âge, la durée du chômage est très supérieure à celle des plus jeunes [1].
Récemment, le taux de chômage des jeunes a nettement diminué, passant de 23 % à 20 % entre 2016 et 2018. C’est une bonne nouvelle. Pour autant, il faudrait plusieurs années de baisse continue pour retrouver le niveau du début des années 2000 (15 %), déjà élevé. La suppression des contrats aidés en 2018 va avoir un effet négatif. Les jeunes paieraient très cher un nouveau ralentissement économique.
Au bout du compte, la majorité des jeunes les moins diplômés savent qu’ils passeront par le chômage et la précarité avant de pouvoir s’intégrer dans la vie professionnelle. Pour eux, le niveau actuel du mal-emploi a des répercussions profondes qui vont au-delà de la question des niveaux de vie : difficultés à trouver un logement, à s’établir en couple, à construire un projet de vie.
Photo / © Pôle emploi Pantin
[1] Lire notre article « La durée de chômage selon le sexe et l’âge ».